Agriculture, productions, vie à Pradines
Dans son ouvrage L'agriculture en Quercy avant la Révolution, le Chanoine E. Sol, nous indique qu'à cette période « Le peu de biens fonds* situés en rivière que possédait la communauté de Pradines, était sablonneux et exposé aux continuelles incursions du Lot, qui n'est pas du tout encaissé de son côté. Les sept huitièmes des biens de la commune situés dans le causse étaient en partie abandonnés et en friche ; le reste était sans bois et planté en vignes stériles et tellement exposées à la ravine que, dans peu de temps, il ne pouvait rester que des rochers à nu ».
* Biens fonds : se dit des biens immeubles, comme les terres, les maisons.
En 1880, il n'existe dans la commune que quelques métiers : 4 forgerons, 5 menuisiers ou charpentier, 7 tonneliers, 3 épiciers, 5 ouvriers maçons, 4 vanniers, 2 entrepôts de pain, 2 maîtres tailleur, 2 aubergistes limonadiers, une recette buraliste avec bureau de tabac, 4 bouchers qui tuent chaque année en moyenne 7300 moutons. Ils débitent essentiellement leurs marchandises sur les marchés de Cahors.
Deux «voitures publiques», l'une venant d'Albas, l'autre de Sauzet, font régulièrement tous les jours un service de Pradines à Cahors.
En 1881 la commune compte 244 planteurs de tabac, alors qu'en 2008, il n'en reste qu'un seul. La principale culture de la commune était la vigne avec environ 831 hectares plantés. La culture de la fraise y fut aussi très importante et demandait beaucoup de main d'œuvre à la saison dès le lever du jour. Pas de fraises sans fraiseuses ; ainsi, pour se faire un peu d'argent on allait aux fraises de mai à juin.
Pradines était une des principales communes alimentant tous les jours de l'année, les étals des marchands de fruits et de légumes de Cahors. Dans son ouvrage « Le vieux Quercy », le Chanoine Sol nous rapporte que vers 1880 « De Pradines, des paysannes se rendaient à Cahors par groupes, portant un bidon de lait sur la tête, un panier au bras, et tricotant tout en marchant. On les surnommait les Pradinaïros. l'y apportent tous les matins, le vendent directement aux familles ou le remettent à un dépôt de lait. »
Il y avait un port, à l'endroit nommé aujourd'hui « la cale ». Pradines voit l'ouverture d'une halte SNCF vers 1914, située de l'autre côté du Lot, à Englandières ; pour la rejoindre, il était nécessaire de prendre la barque.
La guerre de 14-18 a marqué aussi la commune : 10 jeunes à Labéraudie, 11 à Pradines, 1 à Flaynac, 4 à Flottes, ont laissé leur vie dans ce conflit. Pour la guerre de 39-45, cinq morts sont à déplorer, dont deux en captivité. Ils figurent tous sur les différentes plaques commémoratives et au monument aux morts de Pradines.
Pradines connut quelques célébrités : Marcelle Capy (journaliste, écrivain, féministe et pacifique, 1891-1962) résida de nombreuses années à Pradines, ainsi que Gaston Monnerville (Président du Conseil de la République de 1947 à 1958, Président du Sénat de 1958 à 1978), sans oublier le peintre Eugène Pujol (1899-1986).