Les noms de lieux de Pradines

Les noms de terroirs peuvent se grouper en trois catégories principales :

  • les noms de famille plus ou moins déformés : Bourdaillots, Garric, Guiral l'homme, Hérissou, Izabots, tous les champs, combes, pechs suivis du nom du propriétaire, Rigambert, Régy, Simonis, Ticou.
  • des noms géographiques d'après la nature du sol : Caillavettes, couaillous, les cayres, courpoux, graves, poujal, redols, truquet, etc.,
  • des noms botaniques d'après les cultures ou l'état des terres : boiguettes, costeraste, escrignols, fraux, roumegasse, usclades, etc.

Quelques noms de lieux de Pradines avec leur origine :

AUCHER, lieu-dit au nord du bourg de Pradines : - Chai (1823). 
BARÈS (le), nom désignant des terres labourées dans la plaine : - le Varès, al baresc (1620).
BARNAC, terroir écarté au creux des coteaux, dont le nom est à rapprocher des Bournac, Bournaguet-du-Lot.
BARRIÈRES (les), ancien fief au sud de Pradines (1620).
BARTHÈTES (les), petits bois : - Bartete (1680).
BEAULIEU (Voir Poujal).
BLANXY, du nom de famille Blanc (?) : - Blanchy (1620-1680).
BOURDAILLOTS (les), terroir appartenant à la famille des Bourdaries : - Les Bordaries, Bordalies (1620), las bourdarios (1680).
BUGUETTES, nom désignant des terres en friches : - las boiguetes, boyguettes (1620).
CABAZAC, terroir au sud-ouest de Pradines, ayant probablement appartenu à la famille cadurcienne de Cabazac (1620-1680).
CAILLAVETTES, terroirs caillouteux situés derrière l'église de Pradines et près de Flaynac : - la ou les calhavedes (1620), caliavettes (1680). Prononciation locale : lo caillaveto.
CAMBOU (le), terroir et île au pied de la falaise de Labéraudie.
CAMP DE DABLANC, portant le nom du propriétaire (1620).
CAMP DE GARRIC, terroir et métairie désignés par le surnom de la famille Henras (1620-1680).
CANTECOYOUL, chante coucou (Voir Rescoussié).
CARREFOUR de SAINT-FRIAN (Voir Saint-Frian).
CAUCAL, terroir et ferme situés au nord de Cazes, du nom du propriétaire (1823).
CAYRES (les), nom désignant des terrains de plaine : - al cayre (1680).
CAZES, hameau, mayne en 1565 (notaire Dulac).
CERVAL, terroir portant le nom d'une famille du XIVe siècle.
CÉVÈNE (CAP de la), nom donné dans la région aux coteaux descendant en pentes abruptes vers la rivière, notamment en bordure des cingles ou boucles du Lot : - la scevene (1680).
CHAMP DE MOUSTOULAC, appartenant à la famille des magistrats cadurciens de ce nom (1676).
CHAUMIÉ, ferme et terroir appartenant à Me P. de Chomyer, en 1565, et restés dans la famille cadurcienne de ce nom jusqu'à la Révolution. Famille de magistrats arrivée à Cahors fin XVe siècle, ayant leur hôtel 40 rue Louis- Deloncle, anciennement Botte de Chaumié.
CLAUSADES (les) et les CLAUX, métairies et enclos proches de Pradines portant le nom des propriétaires au XVIIe siècle.
COMBE et COMBEL, vallons resserrés entre les coteaux et portant le nom des propriétaires, tel COMBE del BERT, de FAURIE, LOMBART, d'HUGOU, combel de LAZE.
COMBES DE PRADINES, longues combes séparant les sections de Pradines et de Flaynac : - Combes de Palaysi (1563) (nom d'habitant) et de Pradinencas.
CONDAMINES (les), terres coseigneuriales au nord-ouest du bourg de Pradines : - las condoumines (1680). Prononciation locale : los coundominous.
COSTERASTE, nom désignant des terrains arides et secs : - Costerauste (1620).
COSTILHIARIES (les), terroir près Flaynac : - las coustiliarios (1680).
COUAILLOUS (les), terroir caillouteux : - alz qualious, coulious (1680).
COUAL (le), terroir de rivière se terminant en queue au bas de la cévène de Douelle : - al coal de Flaynac (1620).
COURPOUX (les), nom désignant un coteau arrondi en forme de croupe : - als corpous (1620).
CROS DAL IGUE, pléonasme désignant un gouffre dans le causse : - lo cros del ygue (1563).
DERRIÉRE L'ÉGLISE, terres cultivées situées près des églises de Pradines et de Flaynac.
ESCALES (les), hameau près de Labéraudie habité depuis 1473 par des familles Lescalle : - Mas de Lescalla (1574) (notaire Lafon), redoulou dels escalles (1620).
ESCRIGNOLS (les), terroir dont le nom vient peut-être d'une espèce de plante, le silène, appelée aussi caulichou, carnilhet et behen blanc : - terroir dels escrinhols (1620), escriniols (1680).
FLAYNAC, hameau, église paroissiale dédiée à saint Sébastien, annexe de Pradines. Le bourg est formé de trois groupes de maisons jadis appelés : Mas de Guilhou, Mas dels pradelous et Flaynac proprement dit. L'église isolée est distante du bourg de 400 mètres : - Flaynacum ; chemin Flainaguès (1445). Prononciation locale : Flaina.
FLOTTES, hameau, église paroissiale dédiée à saint Blaise, annexe de Pradines : - Mayne de Flotes (1563) (notaire Dulac). Prononciation locale : Floto. FLOYRAC, terroir au sud-ouest de Pradines (1620) : - Floriacum ; Flouyras (1680). Prononciation locale : Flouira.
FOUILLE (la), terroir au sud-est de Flaynac : - combel de la folio (1620).
FOURÈS (le), nom de famille en 1620.
FRAUX (les), nom désignant des terres laissées en friches, « frachivo » : - le Frauses, le Fraust (1620).
GAMASSE (la), nom désignant des terres maigres aux plantes rabougries.
GARRIC, hameau où habitait la famille Henras surnommé Garric.
GIGANTIES, ancien fief qui prit ensuite le nom de son propriétaire, M. Vignals, en 1680. Prononciation locale : tzigontié.
GOURDONNE (la), ancien domaine appartenant à M. de Gordonis, de Cahors (?) : - mayne de la gourdonne (1565) (notaire Dulac).
GRANOUILLÈRES (les), terroir fréquenté par les batraciens, au nord de Pradines : - Port de la granolhière (1620).
GRAVES (les), terres graveleuses des terrasses.
GRAVIER de FLAYNAC, terroir caillouteux formé d'anciennes îles.
GRÉZEL, terroir graveleux à l'ouest de Pradines.
GUÉ de MERCUÈS, chemin menant à Mercuès en traversant la rivière par les îles en aval du barrage : - au ga de Mercuès (1620), al gal de M. (1680).
GUIRAL L'HOMME, nom déformé d'un propriétaire Delom : - Guyral del homé (1620).
HÉRISSOUS, hameau habité par des familles Irissou depuis 1478 : - Mas dels Yrissous (1572) (notaire Garrigue).
HOPITAL (L'), terroir au nord du Pech de la Croix, appartenant en 1823 à l'hospice de Cahors : - auparavant appelé Plaines de Touche (1812).
ILES, anciennes îles existant au XVIIe siècle, colmatées au siècle suivant au nord de Pradines, devant le terroir de Mouyrac, au sud de Labéraudie et au nord de Flaynac : - Loyle (1620), isle (1680).
IZABOTS (les), terroir au nom déformé d'une ancienne propriétaire prénommée Elizabeth : - Ysabot (1563) (notaire Dulac), Izabot (1575).
JASSES (las), lieu-dit désignant une ancienne bergerie près de Cazes.
LABÉRAUDIE, hameau relevant avant 1789 de la paroisse de Saint-Géry, de Cahors ; l'église paroissiale actuelle fut construite en 1849 sous le vocable de l'exaltation de la Sainte-Croix. C'était l'ancien domaine de la famille BERAL, seigneur de Cessac, dont le château se trouvait dans la partie sud du bourg avec une chapelle : - La Beraudia (1404) (notaire Melsinh, à Figeac) ; la belaudia (1445) ; la borio, repayre de la beraudio (1478) ; la beraudye (1550) (notaire Dulac).
LESTRADE, terroir traversé par le chemin de Cahors à Pradines.
LETOU, terroir écarté près Mourtayrols (1346) : aphérèse* d'un hypocoristique** Nico-letou ? : - al lettou (1680). 
* aphérèse* : procédé qui consiste a retrancher une ou plusieurs syllabes ou bien une ou plusieurs lettres au commencement d'un mot ; exemple : Toine pour Antoine
** hypocoristique** : qui exprime l'affection.

LIARMON (Pech de), aphérèse de Guilhalmon, prénom d'habitant en 1390 : - terroir de Lialmon (1573) (notaire Dulac).
LIAUX, aphérèse de Calhau, désignant les terrains caillouteux le long des berges de la rivière : « caliaux où tous les propriétaires ont perdu les bornes à cause de l'inondation » (1680).
MALAUDIE (Cam de la), terre ayant appartenu à une maladrerie (1620).
* maladrerie : Ancien français : hôpital de lépreux ; léproserie
MARTRE, domaine appartenant à M. des Martres (1680). Prononciation locale : al Maltro. C'est dans cette demeure que se retira Marcelle Capy de 1950 jusqu'à sa mort en 1962.
MAS de GUILHOU, hameau au sud de Flaynac, ayant appartenu à la famille de ce nom.
MAS de SABY, ferme dépendant du hameau d'Hérissous, appartenant en 1680 à J. Savy, magiste (vraisemblablement un magistrat ou un juriste).
MOUYRAC, terroir de Moyrac (1620). Prononciation locale : Mouira.
NICHOLAU, ferme faisant partie du hameau de Cazes, tirant son nom d'un prénommé Nicolas (avant 1563) : - village de Nicolau ou Cazes (1680).
PARBELS BAS, désignant des terres de rivière au sud-est de Pradines. Les formes anciennes de ce nom indiquent que le sentier descendant à la berge aboutissait à un ancien port, dont il subsiste d'ailleurs des murs avec anneau, et qui fut remplacé par le port dit de la granouillère au nord du bourg : - terroir de Port viel (1588) (notaire Issala) ; Parbel ou parbiel (1620) ; chemin descendant du costil du Pinier al port viel et au fluvio d'aoult (1620) ; Parabel et Prabel (1680) ; Parbels bas (1812), par contamination avec Parbels haut suivant.
PARBELS HAUT : - alz Parbelous, parvelous (1620).
PECH de BARREAU, du nom d'une famille Barrau : - al pech et au puy de Barrau (1620).
PECH de BOS, terroir au sud de Cazes.
PECH de CARRIOL, ferme et terroir appartenant à la famille Carriol (1620).
PECH de la CROIX, coteau où était plantée une croix de calvaire, but des processions : - Pech de la crotz (1566) (notaire Dulac).
PECH de MOURTAYROL, coteau tirant son nom d'une euphorbiacée appelée aussi mercuriau : - Mourtayrols (1346), Mortayrol (1620).
PECH de PONTARRY.
PECH de PRADINES, coteau le plus élevé dominant le bourg.
PINIER (le), domaine caractérisé par un grand pin appartenant à M. Rd. de Bodosquier, avocat en 1620, puis à M. Caseles, conseiller en 1680 : - al costil (1620), Pinié (1680), Pigné (1822).
PISSEBY, nom désignant un quartier de vignobles : - Pissavy (1534) (notaire Dulac), Pissevy (1680), Pissobi (1940).
POUJADES (les), domaine situé sur une petite hauteur appartenant à M. Besombes en 1680 : - t. de la Poujade (1368).
POUJAL (le), domaine également situé sur une petite hauteur, appartenant à M. Dayde, procureur en 1620 ; château, métairie appelés Beaulieu, appartenant à M. Lacoste, conseiller en 1680 : - les Poujals (1620), alz Pougeals (1680).
POUJET (le), terroir et ferme situés sur une petite croupe.
PRADINES, commune du canton Nord de Cahors. Son église isolée, située à 400 mètres au nord du bourg, est dédiée à saint Martial, avec deux annexes : Flaynac et Flottes. Il y avait, en 1680, deux châteaux déjà en ruine, le principal, dit des Anglais, à l'évêque de Cahors, et un autre plus petit au seigneur de Cessac. Le nom de Pradines désigne des prairies de seconde qualité : - Pradinas (1096) (Gallia Christiana), Pardinas (1287) Te Igitur (Archives municipales de Cahors), Ecclesia de Pradinis (1318) (lettres communes de Jean XXII). Prononciation locale : Prodino.
PRAT de MOUSSEN BOUC, prairie au nord du port de la granouillère, portant le nom de son ancien propriétaire (1620).
RAT d'AYGUE, bas-fond au milieu des coteaux.
REDOLS, nom des petits monticules aux pentes raides (1620).
REDUCH (al), métairie, château (réduit) situé au nord du bourg, appartenant à M. de Laroche-Lambert en 1680 (Voir Séminaire).
RESCOUSSIÉS (les), terroir au nom de famille : - Cantecouyoul (1620), Rascutié (1680).
RIGAMBERT, terroir du nom d'un ancien propriétaire (1620).
RIMADES (les), nom désignant des terrains défrichés par le feu.
RIXY, terroir du nom d'un ancien propriétaire : - al combel de Régy (1620), Rixy, Richy (1680).
RODE LIMAU, terroir écarté : - Rodolimac (1457).
ROUMEGASSE, terroir rempli de ronciers.
ROUSSILLE (la), de ce nom en 1386 : - la Roucilia (1445), domaine appartenant à Me Antoine Lefranc, docteur-régent en l'Université en 1620.
SAINT-FRIAN (carrefour de), près de Pisseby (1680) : altération par déduplication du nom de saint Symphorien dont le culte local est oublié (autel de carrefour ?).
SAINT-MARTIAL, fontaine près Pradines ainsi désignée : « maison, jardin, étable, enclos dans lequel est la fontaine de Saint-Martial, à las fons et hortes de Pradines » (1620), sur le chemin des processions de la place de Pradines au Pech de la Croix : probablement sortant de la falaise derrière le Claux.
SALEPISSOU, hameau : - mayne de sallepissou, Salapisso (1568-75) (notaires), Salepeyssou, sallepeyssou (1620).
SALVE REGINA, chemin que suivaient les processions des Rogations, allant de l'église Saint-Martial au Pech de la Croix, en passant par la place de Pradines, avec arrêt à la chapelle-reposoir dite du Salvé, qui abritait une statue de N.-D. du XIVe siècle.
SAULINIÈRES (les), terres de rivières sablonneuses : - las saulounières (1680).
SEMINAIRE (le), nom désignant un domaine, métairie et colombier appartenant au juge-mage de Cahors en 1620, à M. de La Roche-Lambert, chanoine en 1680, probablement légué ensuite à la Congrégation de la Mission des Lazaristes de Cahors, vendu enfin comme bien national le 4 décembre 1792 à Chanut, procureur fondé de la commune de Pradines.
SIMONIS, fermes au nord de Flaynac, appartenant à des familles de ce nom de 1575 à 1880. Un Simonis fut maire de 1793 à 1808. Un Antoine Simonis était instituteur en 1880 et nous laissa une Monographie sur la commune, qui encore aujourd'hui fait référence.
SOULEILLAN, nom de terroir exposé au soleil.
TICOU, hameau habité par des familles de ce nom : - alz ticous (1680).
TILLETS, nom d'un terroir planté de tilleuls.
TRAVERS (les), nom désignant les pentes des coteaux : - alz traverses (1680).
TREMOULS (les), nom d'un terroir planté de peupliers trembles : - Tremols (1620).
TRIGODINA (Pech de), nom désignant des terroirs éloignés d'habitations : - Tryguadyna sive lo pech d'Ysabot (1563-74) (notaires), Trigadina (1620).
TRUQUET (al), nom désignant une petite hauteur, métairie appartenant à Me Ayraud, notaire à Cahors en 1680, devenue par la suite un castelet. 
TUILERIES (les), deux tuileries-briqueteries situées sur le bord du Lot : - las Teaulières (1620) ; - les tuillières (1812).
USCLADES (les), nom désignant des landes défrichées par le feu (du latin ustulare) : - Pech de las usclades (1449).
VIGNALS (les), nom du propriétaire de la métairie dite de Lacombe, M. Vignals, conseiller, en 1680.
VIGNES VIEILLES, nom de terroir au sud-est de Flottes (1812).
VIREGALINE, lieu-dit au nord du bourg, appelé aussi la Poularie (1620), appartenant à M. de Chaumié, président au Présidial en 1680, situé entre le presbytère et le ruydou (raidillon descendant au port, actuellement le Rudou).
 

D'après Revue Internationale d'Onomastique, n° 2, juin 1952, par René Prat, Archiviste en chef du Lot (Texte reproduit partiellement, avec ajouts et compléments de la Rédaction, avril 2009).