Le pèlerinage à Notre-Dame du Salve Regina

En plus du pèlerinage à saint Martial, Pradines a eu son pèlerinage à Notre-Dame du Salve Regina qui se célébrait le quatrième dimanche de mai.

La statue de la Vierge, représentée assise avec l'enfant Jésus sur son genou gauche, est en bois de noyer polychrome. Datée du XIIe ou du XIVe siècle, elle se trouvait jusqu'en 1975 dans un petit oratoire situé à côté du presbytère.
On y venait en pèlerinage pour vouer les petits enfants et il paraît que les personnes qui récitaient le Salve Regina devant la statue étaient préservées de la morsure des chiens enragés.

Selon l'abbé Viguié, auteur d'une petite monographie, la statue a pu être donnée à la paroisse, soit par des religieux du Carmel établis à Englandières près de Cahors au XIIIe siècle, soit par un évêque de Cahors, puisque les évêques firent bâtir un château de Pradines au XIIe siècle.

Quoi qu'il en soit, le pèlerinage à Notre-Dame du Salve Regina aurait connu, comme beaucoup d'autres, une période de déclin jusqu'au jour où, au début du XXe siècle, une femme dévote, avec l'aide du curé et de quelques paroissiens entreprit de faire restaurer l'oratoire et nettoyer la statue qui avait été reléguée dans quelque grenier ou poulailler. Et le culte reprit ; jusque vers 1945, pendant le mois de Marie et pour la fête du Rosaire, les fidèles se groupaient devant l'oratoire pour la prière du soir. Le samedi veille de la fête la statue était « habillée » et parée de bijoux offerts en ex-voto puis conduite à l'église. Le dimanche, après vêpres, une procession parcourait le village jusqu'au calvaire de la place puis revenait à l'oratoire. La Vierge était portée par des   «conscrites », c'est-à-dire les jeunes filles de la paroisse ayant vingt ans dans l'année. Nombreux étaient les cadurciens qui ne manquaient pas le pèlerinage du Salve Regina et auquel beaucoup se rendaient à pied.